”Dans mon atelier.

Je procède moi-même à toutes les étapes de la création d’une photographie, et ce exclusivement en argentique noir et blanc. Dans un silence qui confine au recueillement, installée dans un temps qui ignore toute chronologie, je commence par une prise de vue au moyen format en extérieur ou en atelier. Vient ensuite, en un temps différé, le développement du négatif suivi du tirage sur papier baryté. Ce dernier travail en chambre noire relève selon moi d’un véritable engagement de l’esprit et du corps, où se perdent les repères usuels de l’espace et du temps. Et si le procédé argentique se fait au risque que s’ouvrent des failles sous mes yeux, il favorise grandement l’apparition des contrastes les plus vifs. J’affectionne notamment les noirs profonds et bien entendu toute la gamme subtile des gris. Ultime étape, le surgissement de l’image dans le bassin reste encore aujourd’hui pour moi l’instant le plus magique. Succédant au travail complexe de l’exposition du papier sous l’agrandisseur, advient après le long temps de l’obscurité, celui du visible.”  marie andreasz